
CA DÉCOLLE !
Le Festival a pris a vitesse de croisière lors de la deuxième soirée mais c’est vraiment au marché de Cacavelli qu’il a pris son envol avec trois spectacles décoiffants qui ont fait voyager le public au Congo, au Bénin avant un retour au Togo avec l’enfant du pays, Paki Chenzü. On peut toutefois regretter que ce dernier ait été le seul vraiment salué à sa juste valeur, d’autant que les danseurs masqués venus d’Agbodrafo n’ont pas démérité durant les deux premiers concerts.

Les festivités ont commencé avec la formation Kin’Gongolo Kiniata, cinq jeunes Congolais de Kinshasa. Chant, percussion, batterie, basse, guitare ont résonné au rythme d’une musique afropop pour le moins débordante d’énergie. La performance méritait un public moins clairsemé car elle s’inscrit vraiment dans ce que ce festival a proposé de meilleur. Les instrumentistes s’en sont donné à coeur joie de faire vibrer l’espace du Marché Cacavelli avec des morceaux faits pour tenir une durée de 7 ou 8 minutes. Un show magistral.

LE BENIN EN LIBERTÉ
Prendre la suite n’était pas chose évidente. Le soufflé aurait pu aisément retomber. C’était sans compter sur la dynamique formation béninoise B.I.M., acronyme de « Benin international musical ». Ils ont livré une véritable polyphonie musicale avec des titres ancrés dans les traditions africaines, le tout savamment dosé de rock pur et dur. Avec en prime un moment qui mérite de faire réfléchir les contempteurs de la version reggae de « La Marseillaise » par Serge Gainsbourg dans les années 80 (où tous les fachos et militaires, qui bien souvent sont les mêmes) lui étaient tombés dessus. En effet, ces chaleureux artistes ont proposé leur hymne sans en changer les paroles mais en l’accomodant à leur style musical. Les Béninois présents dans le public ont apprécié ce qui, renseignement pris, ne constitue pas un crime de lèse majesté mais simplement une liberté désacralisante.

L’ENFANT DU PAYS
C’était bien sûr lui que tout le monde attendait. L’enfant du pays Paki Chenzü, après être parti se frotter au public ivoirien, était de retour en terre togolaise. Une indéniable présence scénique, mais un contact assez distant avec le public et un comportement qui pue la prétention, ainsi que le confirment les interviews sur les réseaux sociaux. Pour ce qui est de sa musique, on peut aussi ne pas aimer…
La suite du festival se déroulera pour la toute dernière soirée au Marché Cacavelli le dimanche 23 février dans la soirée.
Franck BORTELLE





