TOUT FEU TOUT FLAMME

Cette seconde soirée musicale au Magic Mirror, après une ouverture la veille plus que tiède, a permis de donner au Festival des Afropéennes sa véritable vitesse de croisière. Trois concerts se sont succédé, proposant mixité, couleurs et éclectisme. Malgré une ambiance par franchement explosive, l’ensemble s’est avéré de bonne facture.

Oubliés les ratages de ma veille, ce sont les organisateurs qui ont seuls pris la parole et sans s’éterniser pour laisser la place aux spectacles.

Le premier proposait un groupe dont la mixité sonnait comme une évidence, tant d’un point de vue éthique que musical. Innocent Kimpe et Praktika ont livré une performance sublime, le premier au balafon, ce magnifique instrument sud-sahélien dont les sons vous transpercent l’âme et le second sur son ordinateur qui balançait une musique électro bien secouée. La virtuosité du jeune Africain n’a pas manqué de suscité de vives réactions du public venu dans la fosse pour admirer de plus prés cet impressionnant savoir-faire.

ROCK A GOGO

La place a ensuite été laissée au groupe Ukandanz. Mené par son chanteur emblématique, l’Ethiopien Asnake Gebreye, le groupe, qui compte déjà plusieurs albums à son actif et compte des dizaines de milliers de vue sur YouTube, a quant à lui mêlé des textes en langue locale avec des sonorités occidentales grâce à un saxophoniste, un bassiste et un batteur, tous deux également très inspirés et investis. Une musique résolument rock mais qui déplacent allègrement les curseurs du genre pour naviguer dans des eaux inattendues et forcément séduisantes.

DUO EXPLOSIF

La soirée s’est poursuivie avec un duo pour le moins inattendu. Il s’appelle GKBL, acronyme réunissant leurs deux identités : Germaine Kobo et Bella Lawson. La première est d’origine congolaise, la seconde est togolaise. Leur crédo, elles aussi, repose sur la mixité. Bien qu’africaines, elles puisent aussi bien dans l’art tribal que le punk et l’électro auxquels elles mêlent leurs racines pour quelque chose de vraiment neuf et diablement rafraichissant. A elles deux, elles ont vraiment allumé le feu ce samedi sur la scène du Magic Mirrors de l’Institut Français, tant par leur look ravageur que leur musique, véritable invitation à l’enjaillement…

La suite du Festival se déroulera samedi et dimanche au Marché de Cacavelli.

Franck BORTELLE

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