UNE OUVERTURE BIEN MOLLASSONNE

Une animatrice épouvantable, un public pas très nombreux et des intermèdes interminables n’ont pas aidé les artistes à attiser le feu de la fête lors de cette première soirée qui sonnait l’ouverture de cet événement désormais incontournable de la culture loméenne.

Après les incontournables discours des ambassadeurs (France et Union européenne) et des organisateurs de l’évènement, la fête s’est plus enlisée qu’autre chose. Il faut dire que l’animation s’est avérée catastrophique, accumulant faux pas et prises de paroles d’une rare débilité. Ça n’aide pas pour lancer un événement aussi attendu que les Afropéennes, véritable hymne au métissage comme l’a montré l’édition de l’an passé. Porté par le projet européen « Togo Créatif », il réunit durant quatre jours des talents venus de partout. Ainsi, celle qui a pris le micro la première, l’artiste Siân Pottock, véritable melting-pot ethnique à elle toute seule puisqu’elle réunit des origines indiennes, congolaises, belges et slovaques (plus sa naissance aux Etats-Unis).

Résolument féministe mais pas dans le sens radical du terme (son refrain « C’est mon corps même si t’es pas d’accord » qui a résonné dans le Magic Miror en a attesté), elle propose tout au long de son tour de chant de jouer de mixité. Une habile manière de faire tomber frontières et barrières. Sa prestation vocale qui n’est pas sans rappeler parfois Joan Baez autant que les musiques et instruments (notamment la mandoline) auront offert un beau moment. Malheureusement, le public ne semble pas avoir accroché plus que ça à cette proposition.

Lui a succédé après un intermède (inter)minable la Sénégalaise Aron accompagnée de son groupe The Jeri Jeri Band. Une musique profondément ancrée dans les racines du pays de la « terranga ». Le public s’était déjà clairsemé, fatigué d’attendre. Il faut dire que d’un point de vue auditif, c’était parfois à la limite du supportable. Dommage pour les instrumentistes qui ont donné sans compter.

Une soirée d’ouverture plutôt tiède, donc. On espère qu’il ne s’agissait que d’un échauffement et que les prochaines soirées (à l’Institut français pour ce vendredi 21 et au Marché de Cacaveli pour les samedi et dimanche qui suivent) seront davantage dignes de cet événement majeur de la culture loméenne.

Franck BORTELLE

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