TOUS LES GOÛTS, TOUTES LES COULEURS

Après la très belle et prometteuse présentation à l’Institut français du Togo des jeunes créateurs, la FIMO 228 s’est déplacée dans les jardins de l’hôtel Onomo pour deux soirées où régnait un faste plus approprié à ce genre d’évènement et que reflétait une ambiance plus guindée avec un public relativement timoré. Ce qui n’a rien enlevé à la magnificence du spectacle rendu par ces créateurs venus essentiellement d’Afrique, même si la touche occidentale était un peu trop présente.

La première grande soirée de la FIMO 228 sous le chapiteau du Magic Miror de l’Institut français avec les jeunes créateurs laissait présager que la 11ème édition de ce désormais incontournable rendez-vous avec la mode serait un excellent cru. Les promesses ont été plus que tenues. Se déplaçant dans les jardins de l’hôtel Onomo, le festival a poursuivi son déroulé avec deux soirées de défilés haute couture. Ce fut grandiose.

DES VÊTEMENTS PAR CENTAINES

Plus de dix pays étaient présents avec parfois plusieurs créateurs par nation, du Togo à la Côte d’Ivoire, de l’Allemagne à l’Ouganda, du Bénin à la France, du Sénégal au Cameroun pour ne citer que ceux-là. Avec une bonne dizaine de tenues par créateur au cours de ces deux soirées exceptionnelles, ce sont plusieurs centaines de vêtements qui ont défilé devant un public venu massivement.

Il était bien frileux, d’ailleurs, ce public. Guindés comme pouvait le laisser supposer à la fois la nature de l’évènement et le lieu de son déroulement, les spectateurs, dont certains auraient pu faire partie des défilants, sont restés particulièrement timorés face aux appels des animateurs de se manifester. Les applaudissements restèrent toujours légers, retenus. Un peu dommage car ces deux soirées ne résonnèrent pas comme la fête que se voulait être cet événement majeur de la culture togolaise. A se demander si l’art de s’enthousiasmer comme savent si bien le faire les Africains ne serait pas soluble dans la propension à « faire comme » chez les Occidentaux.

L’AUDACE IVOIRIENNE, LE NIGÉRIA PLUS AFRICAIN QUE JAMAIS

On remarque aussi cette tendance dans la nature même des pièces présentées. En effet, si l’éclatante beauté des tenues n’est pas à remettre en question, si la profusion de formes, de mélanges aussi bien dans les matériaux que les couleurs n’est pas à démentir, on constate que de nombreux créateurs lorgnent vers ce qui se montre lors des défilés dans les grands hôtels parisiens ou d’ailleurs. De ce fait, si la palme de l’audace revient sans coup férir à la Côte d’Ivoire, le satisfécit de l’africanité va directement chez les Nigérians qui ont offert des métissages sublimes.

Mais qu’il s’agisse de la très belle collection de pièces monochromes venue du Mali, de ces soyeuses compositions grises éclaboussées d’orange du Bénin ou encore de ces noirs et blancs éclatants ougandais, l’ensemble fut un régal des yeux, prouvant si besoin était que la sapologie n’est pas une affaire exclusivement originaire du pays des Dior et autres Chanel…

Franck BORTELLE

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