PÉTARD MOUILLÉ

Une déception d’autant plus grande qu’un tel personnage méritait un vrai bel objet de cinéma à la hauteur des réalisations de Richard Attenborough (« Gandhi ») ou Olivier Dahan (« La Môme »). Là, tout est bancal et même la musique n’en ressort pas grandie. Un ensemble pour le moins… fumeux !

Bob Marley, idole dans sa Jamaïque natale, s’apprête à donner un concert apolitique pour mieux faire entendre son message de paix face aux luttes qui fracassent le pays à cause de bisbilles entre chefs de partis. Il est victime d’une fusillade et décide de partir en Occident pour se protéger. Il y enregistrera son légendaire album « Exodus » qui fera de lui une légende mondiale…

Le générique de fin permet de comprendre bien des choses de ce produit hagiographique jusqu’à la nausée. En effet, on y dénombre plus de Marley que de chansons dans un album du reggae man. Et pas à des postes subalternes… Bref, une histoire de famille, tenancière de tous les droits légués par l’artiste à sa mort et qui a dirigé cette entreprise hélas plus de démolition qu’autre chose. 

Des idées à l’état embryonnaire

Les idées pourtant ne manquaient pas mais elles sont malheureusement restées à l’état embryonnaire, qu’il s’agisse du choix de n’évoquer qu’une partie de la vie de Marley ou d’amorcer au détour d’un dialogue un point symbolique de sa philosophie. En lieu et place, un scénario aussi lisse que la peau du bellâtre incarnant tant bien que mal l’idole. On comprend aisément l’éviction du comédien aux Oscars (pourtant les Américains adorent récompenser ce type de performance, de Meryl Streep (Thatcher) à Marion Cotillard (« La Môme) sans oublier Nicole Kidman (« The Hours ») ou Rami Malek (« Bohemian Rhapsody »), tant sa composition vire à la caricature. 

Les séquences de création de chansons se multiplient là où l’on attendrait des phases de concert, lesquelles semblent d’ailleurs avoir été tournées par un étudiant de première année de cinéma.

Et la musique dans tout ça ? Jamais mise en valeur. Un ensemble désespérément plat donnant au spectateur l’impression de s’être copieusement fait enfumer. Et hélas, ce n’était pas de la bonne…

Franck BORTELLE

Actuellement au cinéma.

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