A VAINCRE SANS PÉRIL…

La Côte d’Ivoire a fêté en grandes pompes son 7ème art et surtout ses séries TV au cours de sa fumeuse NISA, troisième du nom. Un évènement qui se veut l’équivalent des César ou des Oscar mais qui parvient surtout à faire ressortir le grand n’importe quoi qui préside de toutes parts à ce non évènement. 

Annoncée en grand renfort de pompeuses vidéos comme s’il s’agissait de l’évènement de la décennie, la NISA (Nuit Ivoirienne du Septième Art et de l’Audiovisuel) a donc eu lieu à Abidjan il y a quelques jours. Il s’agissait non point de la 3ème édition mais de la 3ème saison (cf photo ci-dessus). Un détail qui en dit long…

C’est le moins pire film, archi favori, de la sélection qui a raflé la majorité des récompenses, « Marabou chéri ». Une comédie plutôt bien troussée dont reste toutefois à déplorer l’énorme erreur de casting côté féminin. En effet, après s’être auto-proclamée co-réalisatrice, la comédienne principale a jugé bon de s’imposer dans le rôle principal pour former un couple parangon absolu du glamour. Sauf qu’avec un charisme d’huitre, on ne risque pas de faire rêver grand-monde. L’intérêt du film est vraiment à chercher ailleurs. 

GAGNANT FACE À DES NAVETS

Mais quoi qu’il en soit, face aux deux irrécupérablesnavets « Warren Taxi » et « Dans la peau d’un caïd », le film vainqueur avait une autoroute devant lui. Ainsi que le disait notre grand Corneille dans « Le Cid » : à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Ce n’est rien de dire que cette victoire de « Marabou chéri » ne vaut pas un caramel mou. Seul mérite de cette édition : avoir puisé dans des films récents, à l’inverse de l’an passé où les fonds de tiroirs avaient été plus que raclés dans les oeuvres des cinq années précédentes. Avec au final une victoire incontestable du très bon « Djagassa » de Hyacinthe Hounsou. 

Peut-être qu’un jour la RCI sera-t-elle en mesure de présenter une NISA digne de ce nom avec à la fois des films récents et de qualité. Pour l’instant, on se contente d’une cérémonie qui met encore en avant les séries télé écrites par des pisse-copie sans talent mais récompensés et pour laquelle le cinéma semble toujours relégué au rang des faire-valoir. On a décidément le 7ème art qu’on mérite…

Franck BORTELLE

Nuit Ivoirienne du Septième Art et de l’Audiovisuel. 

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