
QUAND LE REGGAE RÉGALE
C’est une sortie de résidence assez inhabituelle et propulsée au programme de la Fête de la Musique sur la scène Jimmy Hope de l’Institut français qui a été proposée au public en ce jour du solstice d’été. Une réussite tant musicale avec 12 titres joués pour la première fois que scénique avec des intervenants très investis. Retour en image d’un concert réussi.


Le grand oeuvre du ministre de la Culture de François Mitterrand, Jack Lang, continue de faire florès. Créée en 1985 en France, le concept de la Fête de la musique est désormais présent sur toute la planète puisque racheté par des dizaines de pays.
A Lomé, c’est l’institut français, sous la férule de l’Union européenne qui chapeaute le projet « Togo Créatif » qui a abrité le principal événement musical de cette fête. Le projet consistait à mettre en lumière les origines de la musique reggae, cette musique qu’on associe trop souvent et seulement à la Jamaïque, avec ses inusables clichés de dreadlockés enfumés à la marjuana chaloupant aux rythmes langoureux de chansons « peace and love », en oubliant ses racines ouest-africaines.


Le quatrième mur brisé en deux secondes
Après l’inévitable et comme souvent interminable séance de remerciements et congratulations à laquelle s’est ajoutée la projection d’un film qui n’a pas captivé grand-monde, le show a été lancé et dès les premiers riffs de guitare, le ton était donné. Le fameux quatrième mur fut brisé en deux secondes et deux heures durant, les sonorités reggae élégamment fusionnées avec l’afrobeat ont habité l’espace. Chants, instrumentaux, danse se sont donc mélangés pour offrir un spectacle de haute volée, rehaussé par la classe indéniable des costumes à la fois sobres et élégants, auquel le public n’a pas manqué de participer très activement. Un savoureux cocktail d’harmonies qui s’est terminé par un bel hommage au pape du reggae, Bob Marley avec quelques reprises de ses grands standards.
Seul bémol à cette performance : la portion un peu trop congrue accordée à la danse. Car si comme le chantait Dalida, « Il faut danser reggae », force est de constater que sur cette représentation, les danseurs (excellents de surcroit) n’ont pas réellement pu s’exprimer sur les rythmes de plages instrumentales qu’auraient aisément pu proposer tous ces fameux musiciens, un peu à la manière dont Fally Ipupa réserve toujours dans ses spectacles une place de choix à ces artistes dits « de l’ombre ».
Franck BORTELLE












