APOTHÉOTIQUE

Les promesses des organisateurs n’ont pas failli : la soirée de clôture du Festival International de la Mode de Lomé s’est déroulée dans une explosion de savoir-faire et de couleurs qu’ont rehaussé une ambiance électrique et beaucoup d’audace. Une 12ème édition vraiment réussie.

Les organisateurs faisaient monter la tension d’un cran chaque soir, promettant des lendemains plus chantants que les veilles. Le niveau de créativité déjà proposé à l’Institut français le premier soir permettait de placer la barre très haut. S’en est suivie une première soirée à l’Hôtel Onomo où beauté et audace rivalisaient sans cesse. Qu’allaient donc pouvoir proposer les participants à cette 3ème soirée ?

Tout d’abord quelques invités de marque issus des milieux politiques puisque la ministre de l’économie s’est même fendue d’un discours. Ont été également cités ambassadeurs et secrétaires d’Etat, directeurs et directrices notamment des entreprises partenaires. Un hommage à la styliste Eri Méra récemment disparue a permis de rappeler la place qu’elle occupait dans le milieu de la mode africaine.

C’est le sponsor Voltic qui a ouvert le bal avec des tenues aux couleurs de la marque numéro un dans la sous-région dans l’eau minérale. Une jolie proposition avec des tenues plutôt variées auxquelles a succédé, tout en woodin, la collection du créateur togolais G Fashion. L’animation était assurée par l’artiste Seck.

L’Allemagne et le Togo pour le meilleur avec le créateur Madya Rauscher. Un mélange subtil à base de cotonnade où une rigueur toute germanique fusionnait avec cette classe dont les artistes du Togo ne sont jamais dépourvus.

Après l’allocution de la ministre du commerce, de l’artisanat et de la consommation locale, Kayi Mivedor-Sambiani qui a fait part de son grand intérêt pour le secteur de la mode, c’est le Nigéria qui a investi le podium avec la collection « Palm Beauty » de la styliste Victoria Grace qui revendique son combat pour l’écologie, ainsi que le démontrent les modèles très bucoliques où domine bien sûr le vert. Une collection de batik très réussie.

Fidèle à leur goût prononcé pour faire exploser les couleurs (tout au moins durant tout ce festival), les Togolais, sous la férule de Jacquie Créations et sa collection « African Vibe » a proposé un sublime cocktail d’élégance et de style, laissant apparaître par ailleurs une certaine androgynie. Audacieux, forcément…

Les Ivoiriens avec G’Nantin by Nini ont évoqué le thème de ce festival, la lutte contre le cancer, à travers leur collection « Panacée » où la mise en scène qui confrontait la symbolique des couleurs (maladie, lutte, espoir). Entre classicisme et innovation, la prestation a recueilli un chaleureux accueil.

L’autre sponsor, le nouvellement nommé « YAS » (anciennement Togocom) a, comme l’an passé, proposé une collection aux couleurs de la société, le bleu et le jaune. Une prestation éclatante qui a suscité des rires moqueurs pas franchement bienvenus. Dommage, car l’audace était également au rendez-vous…

Vlisco, la marque qu’on ne présente plus dans les pays du Golfe de Guinée, a offert quant à elle une série de toilettes très travaillées, une explosion de couleurs et de strass.

Le Sénégal et le Bénin pour une belle union avec Emma Style nous ont offert un plaisir des yeux inouï avec une collection de tenues amples parfois très décontractées, parfois très sahéliennes sur des couleurs rouge Bordeaux.

Strass, mousseline, satin : tout dans la légèreté vaporeuse de tenues de soirée. C’était le programme de cette magnifique collection « La Danse des étoiles » du créateur ivoiro-togolais Howandé Créations.

Un envoûtement signé de l’Ivoirien Mickaël Trah. La femme sublimée, en court ou long, en mariée ou femme d’affaires. Un chic absolu.

Ont suivi les créations de Ejiro Amos Tafiri. La Nigériane s’est elle aussi singularisée avec ses tenues très souples, amples, au confort qu’on imagine irréprochable.

La Française Caroline Bouvier n’a pas démenti la tradition déjà séculaire du savoir-faire hexagonal en matière de haute couture, de chic et d’élégance. Sa collection vivement applaudi alliait monochromie des tenues rehaussées de touches de couleurs des accessoires.

L’arrivée sur le podium de la collection d’Eliette Lasuperbe, la bienommée a probablement constitué le moment les plus commenté de la soirée. La Française a en effet fait péter les coutures de l’audace, à la stupéfaction d’une bonne partie des spectateurs. Drappé dans une robe de mariée pour le moins féminine, un homme a avancé sur le podium. Sans aller jusqu’à des lazzis et quolibets, son accoutrement en a médusé plus d’un. Quand la mode lance un message fort sur l’identité et le genre…

Sont ensuite apparues les tenues de la styliste sénégalaise Mame Faguéye Bâ. A la classe naturelle de la couleur noire était associée une multitude de couleurs comme des patchworks ou des tons plus monochromes dans les teintes dorées. Un contraste saisissant.

C’est le père du FIMO qui a clôturé ce dernier défilé. Jacques Logoh a présenté une splendide collection à dominante blanche avec des tenues savamment brodées. Un régal des yeux.

Quelques vidéos pour terminer en attendant la 13ème édition…

Franck BORTELLE

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