CLASSE ET AUDACE

Cette soirée à mi-parcours de ce Festival International de la Mode 2025 aura été placée sous le double signe de l’audace et de la classe avec, notamment pour les Togolais, un accent mis sur une avalanche de couleurs. Que de talents encore sur cette série de défilés !

C’est avec une ponctualité quasi suisse que les festivités ont démarré malgré une occupation des sièges très moyenne. Tant pis pour les retardataires. Le message en fin de soirée invitant ces derniers à arriver à l’heure le lendemain a pesé de tout son poids pédagogique…. Mais place au show !

La Côte d’Ivoire, la France, la Guinée Equatoriale, le Cameroun, le Gabon, le Nigéria et bien sûr le Togo se sont donc affichés ce samedi 4 avril lors de cette deuxième soirée du FIMO 2025. Chaque pays a rivalisé de créativité, d’élégance mais aussi d’une certaine audace pour certains.

Après une animation rapide de Marco le Disciple, les Togolais ont ouvert le bal avec « The Queen » qui a proposé des modèles somptueux essentiellement en basin, ce tissu tant prisé des Sénégalais et des Maliens.

La France (plutôt d’Outre-mer) a été représentée ensuite par Glame Ethnik qui a associé le célèbre madras à la haute couture. Le résultat est renversant d’originalité et d’élégance.

Audace dans les associations de couleurs et les formes, c’est ce qu’a proposé le créateur Omotutu venu du Nigéria.

L’enfant du pays Gilles d’Almeida a pris la suite sur le podium avec une collection très classe, où une relative monochromie dominait chaque modèle mais proposait un ensemble très bigarré. Avec enfin ce qui ne devrait pas être considéré comme une audace : une mannequin plus âgée aux formes dites « généreuses ». Elle a recueilli un aval sans appel du public par des applaudissements nourris.

La Côte d’Ivoire, pays de la « sapologie » presque à égalité avec le Congo, est arrivée ensuite avec G’Nantin by Nini. Peu de couleurs mais une classe indiscutable.

El Diva House est venue colorée l’atmosphère juste après avec un tissu à dominante orange, bleue et jaune présenté sur chaque tenue comme un leitmotiv et panaché avec des couleurs très soutenues et des formes de vêtements très variés tout autant que les âges des mannequins puisque c’est sur cette collection qu’est apparu le benjamin de la soirée. Un créateur togolais.

Le thème du Festival, la lutte contre le cancer, a été représenté avec une classe folle grâce à la collection « Chimiothérapie » du Togolais Ola Style. Des robes très longues et très travaillées aux couleurs très prononcées, du rouge sang au jaune or, du noir au blanc.

Le Gabon avait opté pour un accessoire récurent, les lunettes. Le tout avec des tenues débordant d’originalité et d’élégance. Le créateur s’appelle Moa Création.

Les Camerounais sont ensuite arrivés avec le créateur Kissywears et ses vêtements amples aux formes diablement originales.

Un excellent intermède où le slam fut à l’honneur avec un texte très drôle et percutant sur l’accessoire sans lequel rien de cette soirée n’aurait été possible : la machine à coudre. Les calembours ont fusé dans une ambiance très festive.

Un défilé 100 % masculin empreint d’une solennité qui collait parfaitement avec les tenues plutôt sobres pour ne pas dire strictes, c’est ce qu’a proposé le Nigérian El Bryt. La prestation, où dominait le noir que rehaussaient quelques touches de couleurs, a été très applaudie.

Aussi éclectique que beau, le défilé venu de la Guinée Equatoriale était le fait du créateur Jaena. De quoi voir la vie en rose…

Peut-être la prestation la plus audacieuse de la soirée. Elle venait de la Côte d’Ivoire avec Mad and Lee. Le podium s’est transformé en ring le temps de la prestation et surtout les formes des tenues se sont démarquées du reste des collections présentées. Sportif et innovant.

Le FIMO se poursuit ce samedi 5 avril avec ce que d’aucuns nomment déjà « l’apothéose ». A suivre donc. Mais en attendant quelques images qui bougent pour donner une idée de l’ambiance qui régnait ce samedi dans les jardins de l’Hôtel Onomo…

Franck BORTELLE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *