UNE SÉLECTION DE CHOC !

Soutenus par le programme « Quartiers lointains » crée en 2013, quatre courts-métrages sont proposés ce samedi dans le lieu culturel « La Case des Daltons ». Une sélection de haute volée à ne pas manquer et faite de films africains multi récompensés. C’est une première au Togo, raison de plus pour ne pas manquer ce rendez-vous. Un débat avec des spécialistes du 7ème art suivra.

Quatre films de court-métrage. Plus de 50 prix internationaux. Les palmarès donnent le vertige. C’est ce que propose ce week-end le lieu atypique La Case des Daltons (dans le contrebas de l’hôpital Sylvano Olympio) grâce au programme « Quartiers Lointains », qui initie tous les ans de manière itinérante des projections de courts-métrages entre l’Afrique, la France et les Etats-Unis. Ils s’arrêtent donc ce samedi à Lomé et c’est une première ! Un thème est retenu chaque année et cette édition est placée sous celui de la résistance. Pas nécessairement celle qu’on affuble du qualificatif de « militaire » mais celle qui ne demande qu’à faire sauter la chape de plomb qui pèse sur certaines personnes, certaines populations, qu’elle soit politique, religieuse ou culturelle.

UN UPPERCUT

Quatre films donc. Les vrais cinéphiles du Togo, ceux qui ne manquent aucune projection, aucun festival auront probablement plaisir à revoir le sublime « L’envoyée de Dieu » de la Nigérienne Amina Abdoulaye Mamani déjà proposé lors de la Fête du cinéma francophone 2024. Un uppercut qui traite de manière très frontale et sans afféterie le radicalisme religieux. La cinéaste a su parfaitement gérer ses effets pour proposer un film terrible, d’une beauté visuelle étourdissante sans sombrer dans un pathos que le sujet aurait pu laisser supposer. On peut parler de chef-d’oeuvre car on est vraiment proche du film parfait. Il a décroché 25 récompenses, notamment au FESPACO 2023. Une production Nigero-burkinabo-rwandaise à ne manquer sous aucun prétexte.

SOUS LA TERREUR, L’ESPOIR

Le documentaire de la soirée est une production britannico-éthiopienne. « Le Médaillon » évoque de manière à la fois poétique et symbolique le génocide de la Terreur rouge qui a coûté la vie à des milliers d’Ethiopiens dans les années 70. La réalisatrice Ruth Hunduma, qui a choisi de faire connaître ces abominations en évoquant sa mère, n’entend pas s’apitoyer dessus mais propose de regarder vers le futur sans pour autant oublier l’ancestralité de son pays.

AU PAYS DE LA TERRANGA

Ramata-Toulaye Sy n’est pas une inconnue au Togo. Son splendide « Banel et Adama » a déjà fait les beaux soirs notamment de l’Institut français en 2024. C’est son premier court-métrage qui est proposé cette fois. « Astel », production franco-sénégalaise, nous emmène au pays de la terranga en compagnie d’une jeune fille qui, en accompagnant son père en brousse, va faire une rencontre qui va bouleverser leur vie à tous les deux. Le film a reçu une quinzaine de récompenses.

UNE PALME D’OR À LOMÉ

Le seul homme de la sélection est égyptien. Son film « I am afraid to forget your face » a reçu la Palme d’or du court-métrage au Festival de Cannes en 2020. Sameh Alaa y parle de suicide mais comme d’un acte de résistance. Son film est une fiction inspirée d’une histoire qu’il a vraiment vécue. Un état des lieux de l’Egypte d’aujourd’hui.

Un débat suivra les projections. Il sera animé par des professionnels du 7ème art et permettra au public de s’exprimer à chaud sur ces quatre oeuvres.

Une soirée cinéma inhabituelle qui met en lumière ces oubliés du 7ème art que sont les courts-métrages, ces tremplins souvent méconnus qu’ont pourtant empruntés les plus grands cinéastes, de George Lucas à Steven Spielberg, de Charlie Chaplin à Alfred Hitchcock.

Franck BORTELLE

« Résistances », le 29 mars à 19 heures à la Case des Daltons (quartier Tokoin Hôpital dans le von du magasin « Mousse Confort »)

Entrée : 1000 FCFA (seconde entrée gratuite ainsi que deux cartons de pop corn).

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