DU RING AU BLING BLING

La dernière soirée loméene de cette quatrième édition de la Fête du Cinéma francophone a permis de découvrir un magnifique court-métrage tunisien et, pour certains, de revoir le dernier grand succès du 7ème art ivoirien. Un programme alléchant pour deux bons films, même si le second est loin de ce qu’il aurait pu être…

Les spectateurs venus assister dans le même lieu que la veille (la descente de la Colombe de la Paix) à la projection du court-métrage d’Amel Guellaty, « Mamba noir », garderont vraisemblablement longtemps en mémoire ce plan sublime d’audace d’une jeune Maghrébine en tenue de noces avec un gant de boxe à chaque main. La mariée n’était pas en noir comme chez François Truffaut mais elle semblait prête à se battre. Ce plan, qui résume tout le film, montre la confrontation de la tradition avec la volonté de s’en sortir coûte que coûte. Une jeune Tunisienne dont le destin est tout tracé décide de le prendre en main pour faire ce qui lui plait. La boxe sera le déclencheur de cette volonté tenace du personnage de sortir de sa condition, comportement jugé bien sûr dissident dans son pays. Un film magnifique, véritable uppercut contre le poids des traditions qui pèsent sur les femmes.

QUAND L’ART EST SOLUBLE DANS L’ÉGO

C’est ensuite le film ivoirien « Marabout chéri » qui a été projeté. L’histoire d’un couple glamour en diable qui embauche un marabout pour les sortir de leurs déboires financières suite à une utilisation abusive des fonds de la société dans laquelle monsieur est employé. Un film agréable dans lequel on ne s’ennuie pas, plutôt bien filmé et doté d’un scénario habile. Il ne manque qu’un vrai couple de beaux comédiens pour incarner ce modèle de glamour. Si le charisme ravageur de Cheikh Yvhane fait mouche à tous les plans, on ne peut raisonnablement pas considérer sa partenaire comme la plus parfaite moitié pour faire croire à ce couple. Khady Touré, avec son charisme de poulpe, partout dans le générique, même à un poste qu’elle n’a pas occupé (la mise en scène) aurait pu faire preuve d’un peu plus de modestie et confier à une vraie beauté (ce dont la Côte d’Ivoire ne manque pas) ce rôle absolument pas fait pour une mocheté pareille. Triste de voir comment les impératifs artistiques se dissolvent si vite dans l’exacerbation des égos. Et comment un film devient bancal juste pour ça…

Franck BORTELLE

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