QUELLE CONNERIE, LA GUERRE !

L’enfance fracassée par la guerre, cette briseuse de rêves et d’innocences. Dans un seule en scène qui n’en est pas tout à fait un car soutenue par trois excellents musiciens, Adjaratou Yerima fait tonner les mots terrible de Jeannine Dissirama Bessoga ! Un spectacle qui met le spectateur en totale immersion avec cette vaste connerie selon la célèbre formule de Jacques Prévert.

Elle a l’innocence des filles de son âge, puis les questionnements d’une ado tout ce qu’il y a de plus normale. Elle aime les films de Tim Burton, surtout « Sleepy follow ». « Dracula » la fait frémir. Avec sa meilleure amie, cette soeur jumelle qui n’a « ni le même père ni la même mère » qu’elle, elles ne se quittent pas. Jusqu’au jour où leur chemin perpendiculaire va devenir deux routes parallèles. Jusqu’au jour où de drôles de bruits vont résonner dans son paisible village de Koufaltom. Une localité africaine comme il en existe tant mais qui va devenir le théâtre de l’horreur. Des rebelles qui veulent en découdre avec les autorités gouvernementales mais vont s’en prendre à des enfants, des mères, des épouses : est-ce que ce monde est sérieux ?

UNE PORTÉE UNIVERSELLE

L’expérience de la guerre vue à travers le regard d’une mère qui se souvient et adopte comme pour mieux enfoncer le clou la voix de l’enfant qu’elle fut, témoin involontaire des pires exactions. La comédienne Adjaratou Yerima va livrer une performance puissamment habitée dans ce qui constitue à la fois un plaidoyer contre la guerre et un cri d’amour à celle qui lui a donné la vie. Elle est soutenue par trois excellents musiciens qui s’intègrent également dans le processus narratif. Un spectacle qui, partant d’un fait quasi anecdotique se pare d’une portée universelle et fait réfléchir sur l’humanité, tout simplement.

Franck BORTELLE

Texte : Jeannine Dissirama Bessoga

Metteur en scène : Ismaïl Oureya-Mola

Comédiennes : Adjaratou Yerima, Reine Zoé N’Deyeli

Musiciens : Koffi Assimadi, Richard Tossa et Kossi Joichain Amouzou

Costumes : Sika Edoh

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