SOLO ET DUO

C’est dans un lieu aussi accueillant qu’atypique, la Case des Daltons, à quelques pas de l’Avenue de la Victoire, que s’est déroulée la journée du 22 novembre du festival Fa’Arts des 3ème rencontres chorégraphiques de Lomé. Encore une fois, le talent était au rendez-vous avec deux spectacles venus du Congo et du Togo. 

Cette 3ème édition du festival Fa’Arts nous régale décidément autant par l’éclectisme de sa programmation, la pluralité des origines des artistes que par la qualité des prestations. Ce 22 novembre, le centre culturel « La Case des Daltons », lieu d’une convivialité qui saute aux yeux dès qu’on en a franchi le seul, a abrité deux spectacles encore fort différents. 

C’est le jeune Congolais Gatien Bitsangou qui a ouvert le bal avec un solo, « Tunga », une sortie de résidence autour du thème de l’opiniâtreté et la réussite dans la vie. Plus à l’aise avec la puissance du texte qui l’accompagnait que son collègue la veille au Goethe Institut, il a offert un beau moment riche en symboles et en partage jouant à merveille de sa taille plutôt filiforme autant que de ses mains de pianiste… 

UN COUPLE FACE A SES DEMONS

Après la mise en place de quelques éléments de décor, place fut donnée au second spectacle, « Elle et lui ». Non il ne s’agit pas d’une adaptation du classique du 7ème art de Leo Mc Carrey. Nous sommes davantage dans un rapport de force à la Pialat (« Nous ne vieillirons pas ensemble »). Deux êtres s’affrontent, se poussent, s’attirent, se repoussent, se lassent et s’enlacent, se déchirent et… Bref, un couple dans sa plus totale banalité quand le duo devient duel. Mais une banalité totalement transfigurée par deux artistes d’exception, Rachel Agbeti et Joseph Kodjo Adando, aussi bons danseurs que comédiens.

La mise en scène, très théâtralisée, joue de manière plurielle du décor pourtant chiche et laisse bien sûr la part belle aux deux danseurs qui livrent une performance époustouflante. Une alchimie se dessine immédiatement dans leur jeu et l’exploitation de leurs corps et visages que soulignent des éclairages très travaillés appuyant les tourments intérieurs des personnages. C’est indéniablement du très très beau travail sur les ravages de la passion et l’usure du couple qu’ont proposé ces deux Togolais qui ont recueilli des applaudissements nourris et amplement mérités.

Franck BORTELLE

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