EN ATTENDANT LA 4ÈME !

Même si l’apothéose qu’aurait dû amenée les tambours Dodo du Bénin n’a pas eu lieu pour des raisons indépendantes de la volonté des organisateurs, la dernière soirée de ces Rencontres a été un énorme succès grâce à deux spectacles puissant et radicalement différents.

3èmes rencontres chorégraphiques de Lomé, dernière ! C’est dans un déluge d’applaudissements que s’est achevé ce magnifique festival « Fa’Arts » qui a rassemblé des artistes d’une dizaine de pays venus présenter des oeuvres puissamment originales, conférant à l’ensemble de l’évènement une harmonie dans la pluralité des propositions.

C’est Nadège Ametogbe, la directrice de l’évènement, qui a ouvert le bal avec un spectacle d’une belle originalité. « Portefaix » (qui désignait dans l’ancien temps celui qui portait les fardeaux) est un solo mais pas un seul en scène. L’artiste se présente dans une tenue à mi-chemin entre la bohémienne et l’Esmeralda de Victor Hugo. Le fardeau qu’elle porte, tout d’abord réel, devient rapidement symbolique et peut revêtir plusieurs sens (historique, social…). A chacun de se faire sa propre idée ou de simplement se laisser porter par ce très beau travail, très structuré en terme de scénographie et de mise en scène.

UN WORK IN PROGRESS DE HAUT VOL

Accompagné d’un texte d’une rare puissance, les artistes qui ont suivi viennent du Bénin et du Rwanda. « Behanzin un rêve inachevé » est un work in progress ainsi que l’a expliqué le chorégraphe Dan Agbetou Tchekpo, le but étant de donner la « parole » à chaque danseur pour apporter sa touche. Une idée originale, loin des habituels figures imposées et dont le résultat vu samedi soir au centre Denyigban est très prometteur. Un numéro de danse contemporaine de haut vol autour du passé douloureux de l’Afrique.

SANS TECHNIQUE, UN DON N’EST RIEN QU’UNE SALE MANIE (GEORGES BRASSENS)

Ainsi se sont achevées ces rencontres. Des spectacles de très belle facture avec des artistes engagés, motivés. Mais n’oublions pas que la prédisposition à une expression artistique ne suffira jamais pour s’accomplir sur une scène. Tous les artistes présents durant ce festival ont montré et démontré si besoin était que le travail est l’engrais qui fait naître les beaux spectacles, le don n’en étant que la graine. Travail et abnégation ont donc présidé pour parvenir à ce niveau de qualité et faire de cet évènement une totale réussite. La programmation très ingénieuse qui a favorisé le brassage, le partage et la pluralité s’annonçait prometteuse. Les promesses ont été plus que tenues : elles ont été surpassées.

La 4ème édition est déjà annoncée pour novembre 2024.

Franck BORTELLE

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